Extrait : Première lecture Exode 34, 4-9.
Et que dit Dieu ? Il s’appelle «Le Seigneur, Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de fidélité.» Ce nom «Seigneur», c’est le fameux mot hébreu, en quatre lettres, YHVH, que nous ne savons pas prononcer, parce que, depuis des siècles, bien avant la naissance de Jésus, le peuple d’Israël s’interdisait de le dire, par respect. Ce nom-là, Dieu l’avait déjà proclamé devant Moïse dans le buisson-ardent (Ex 3). En même temps qu’il lui révélait ce qui fut pour toujours, je crois, le socle de la foi d’Israël : «Oui, vraiment, disait Dieu, j’ai vu la souffrance de mon peuple en Égypte, je l’ai entendu crier sous les coups, je connais ses souffrances… Alors je suis descendu pour le délivrer… alors je t’envoie.» C’était déjà une découverte inouïe : Dieu voit, Dieu entend, Dieu connaît la souffrance des hommes. Il intervient en suscitant des énergies capables de combattre toutes les formes de malheur. Cela veut dire que nous ne sommes pas seuls dans les épreuves de nos vies, Dieu est à nos côtés, il nous aide à les affronter, à survivre. Dans la mémoire du peuple juif, ce fameux nom «Seigneur» rappelle tout cela, cette douce pitié de Dieu, si j’ose dire.
Et ce n’étaient pas seulement des paroles en l’air, puisque, effectivement, Dieu était intervenu, il avait suscité en Moïse l’énergie nécessaire pour libérer son peuple. Chaque année, aujourd’hui encore, le peuple juif se souvient que Dieu est «passé» au milieu de lui pour le libérer.
Avec le texte d’aujourd’hui, nous franchissons une nouvelle étape : Dieu éprouve pour nous non seulement de la pitié devant nos malheurs, mais de l’amour ! Il est «tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de fidélité.» Une chose est d’éprouver de la pitié pour quelqu’un au point de l’aider à se relever, autre chose est de l’aimer vraiment.
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