organisées à Rome par le Pape François et à Kinshasa par le secrétaire d’État du Pape, Mgr Pietro Parolin
Le Dimanche 03 Juillet 2022 a été une grande journée pour la RDC et l’Eglise Catholique en particulier, suite à deux grandes Messes; l’une célébrée à Rome à la Basilique Saint Pierre par le Pape François et l’autre célébrée à Kinshasa au Palais du Peuple, par le Secrétaire d’Etat du Pape François, Mgr Pietro Parolin.
Nous savons tous que la visite du Pape François, prévue du 3 au 5 juillet en RDC et au Soudan du Sud avait été reportée pour des raisons de santé.
Pour la considération et le respect de sa promesse faite aux chrétiens congolais, le pape a dépêché son secrétaire d’État, Mgr Pietro Parolin pour Kinshasa afin de le représenter lors d’une messe à l’esplanade du Palais du peuple, qui est le siège du Parlement congolais. La cérémonie s’est très bien déroulée en présence des autorités politico-administratives et des autorités ecclésiastiques en l’occurrence : son Éminence Fridolin cardinal Ambongo, archevêque de Kinshasa, … et des milliers de fidèles consacrés et laïcs.
Le palais du peuple à été décoré au-dessus du parvis, un dessin de la carte de la RD Congo au milieu d’un grand soleil, avec comme inscription : « Prière pour la paix et la réconciliation ».
Au début de la célébration eucharistique, son Eminence Fridolin Cardinal Ambongo a rappelé les épreuves que la RDC traverse et la situation des guerres dans la partie Est du pays.
Ensuite, dans son homélie, son Eminence Pietro Cardinal Parolin, a adressé un message de réconfort et d’espérance au peuple congolais. Selon lui, malgré les problèmes et les situations néfastes, Dieu est toujours présent à nos côtés. Il a invité des milliers de fidèles dans le monde à travailler pour la paix et la réconciliation en RDC.
« Cette paix, par la partie orientale, est menacée continuellement par des groupes armés et par l’exploitation et des intérêts prédateurs, dont le pays est victime depuis longtemps ».
Ensuite le président de la Conférence épiscopale nationale du Congo, son Excellence Mgr Marcel Utembi a appelé la communauté internationale de s’impliquer avec franchise, dans la promotion de la paix et de la réconciliation dans les zones prises en otage par les groupes armés locaux et étrangers ».
À Rome, l’ambiance était énorme, car la communauté congolaise, a été réunie à la Basilique Saint-Pierre pour participer à la messe célébrée par le Pape le dimanche 03 juillet 2022.
La célébration de cette messe était en « rite congolais ». Cet événement relance l’intérêt pour une liturgie rendue possible par le Concile Vatican II et dont l’élaboration a nécessité près de deux décennies de travail et de dialogue entre Rome et l’épiscopat Congolais. Ce modèle de l’inculturation de l’Évangile a été apprécié par le Pape.
Plus de 2.000 personnes ont participé à cette liturgie organisée à l’autel de la Chaire, au fond de la basilique Saint-Pierre.
Les lectures du jour ont été lues en français et en swahili, et les intentions de prière dans différentes langues locales, en lingala, swahili, tshiluba, kikongo, ainsi qu’en italien.
Au cours de cette messe, le pape a appelé les Congolais à œuvrer pour la paix et la réconciliation. Il a aussi invité les Congolais à témoigner de la paix et de la proximité de Dieu, spécialement là où sévissent la haine et la cupidité.
Le Souverain pontife a recommandé aux Congolais d’être présents en tout lieu, comme des ambassadeurs de paix ». Pour lui, « un chrétien apporte toujours la paix. Celui qui attise la rancœur, incite à la haine, court-circuite les autres, ne travaille pas pour Jésus-Christ, n’apporte pas sa paix ».
Au cours de cette homélie, le pape a révélé que l’Église catholique prie pour la paix et la réconciliation en RDC.
Le pape invite les chrétiens à vivre selon Jésus-Christ et à se rendre dans le monde comme des agneaux au milieu des loups mais à ne pas faire preuve de naïveté.
Le pape appelle les chrétiens congolais à ne pas vivoter dans la médiocrité.
« En tant que chrétiens, nous ne pouvons pas nous contenter de vivoter dans la médiocrité. Et cela c’est une maladie. Beaucoup de chrétiens, et nous tous, avons le danger de vivre dans la médiocrité en ne nous occupant que de nos opportunités et de nos convenances, en vivant au jour le jour. Non, nous sommes des missionnaires de Jésus. Nous sommes tous missionnaires de Jésus. Mais tu peux dire : “Je ne sais pas comment faire, je ne suis pas capable !” L’Évangile nous étonne encore en nous montrant le Seigneur qui envoie les disciples sans attendre qu’ils soient prêts ni bien entraînés : ils n’étaient pas avec lui depuis longtemps, et pourtant Il les envoie. Ils n’avaient pas fait d’études de théologie, et pourtant il les envoie. Et la manière dont il les envoie aussi est pleine de surprises. Alors nous retenons trois surprises, trois choses qui étonnent, trois surprises missionnaires que Jésus réserve aux disciples et réserve et à chacun d’entre nous, si nous l’écoutons ». Exhortation du pape à la communauté congolaise.
S’agissant des questions sur la paix, le pape signale que la paix doit d’abord commencer par nous.
« Frère, sœur, la paix commence par nous ; elle commence par moi et par toi, elle vient de chacun de nous, du cœur de chacun de nous. Si tu vis sa paix, Jésus arrivera et ta famille, ta société changeront. Elles changeront si, d’abord, ton cœur n’est pas en guerre, s’il n’est pas armé de ressentiment et de colère, s’il n’est pas divisé, s’il n’est pas double s’il n’est pas faux. Mettre la paix et de l’ordre dans son cœur, désamorcer la cupidité, éteindre la haine et la rancœur, fuir la corruption, fuir les tricheries et les ruses : voilà par où commence la paix. Nous voudrions toujours rencontrer des gens doux, bons, pacifiques, à commencer par nos parents et voisins. Mais Jésus dit : « Toi, portes la paix à ta maison, toi, commences à honorer ta femme et à l’aimer de tout ton cœur, à respecter et à prendre soin des enfants, des personnes âgées et des voisins. Frère et sœur, s’il te plaît, vis en paix, allume la paix et la paix demeurera dans ta maison, dans ton Église, dans ton pays ». Souligne le pape.
La fin de cette messe était faite par les mots en lingala par le Pape
Moto azalí na matói ma koyóka [Que celui qui a des oreilles pour entendre]
R/Ayóka [Entende]
Moto azalí na motéma mwa kondíma [Que celui qui a le coeur pour consentir]
R/Andima [Consente].