Cahiers des Religions Africaines vol1/ n.2 ( décembre 2020)

Les cultures et les valeurs de civilisation portées par différents peuples de la terre résisteront -elles à la conquête agressive de la monoculture que tente d’imposer la mondialisation soutenue par la force de nouvelles technologies de l’informatique et de la communication? Plus particulièrement, l’Afrique pourrait-elle préserver les valeurs positives qui la caractérisent face à l’idéologie de ce que l’on appelle  » la nouvelle éthique mondiale »?                                                                                                     Cette préoccupation ne peut pas se limiter à une simple inquiétude, loin s’en faut; elle devrait aboutir à des propositions concrètes, des mises en place de stratégies, tant éducationnelles que politiques, et des choix réfléchis pour la revalorisation et la promotion du patrimoine culturel africain. L’étude menée par Jules Muanda Kienga se penche sur la question; et nous invitons, à notre tour, les chercheurs africains et africanistes à apporter, chacun en son domaine spécifique, leur propre contribution. François Kabasele Lumbala traite, de son côté, du rapport entre la religion et la thérapie. Ce rapport revêt une importance particulière eu égard à l’engouement observé aujourd’hui, dans la plupart des pays africains, pour les mouvements religieux qui proposent des guérisons, des miracles, des solutions immédiates aux problèmes rencontrés par leurs adeptes. Certes, cet engouement traduit, avant tout, une quête spirituelle, c’est-à-dire une ouverture à la transcendance comprise comme un vis-à-vis de l’homme, une instance qui permet à celui-ci de sortir de lui-même et de se poser face à ce qui le dépasse. Néanmoins, les réponses apportées à cette quête ne sont pas toujours adéquates ni crédibles. Elles connaissent même des dérives, voire des abus, comme le montre par ailleurs l’enquête critique réalisée par Stéphane Ahodan Dagbé dans certaines Eglises pentecôtistes de Côte d’Ivoire.