Edito
De l’Antiquité à l’Époque Contemporaine, en passant par le Moyen-âge et le Temps Moderne, les humains de toutes races, peuples et nations ont eu à voir se manifester dans le temps et dans l’espace, les événements heureux ou malheureux, de ce qu’on peut appeler phénomène.
Pour Kant, le phénomène veut dire apparition. « Le phénomène apparaît dans l’espace et dans le temps
(…) l’espace et le temps sont les formes de toute apparition possible de notre intuition ou de notre sensibilité » . Husserl, lui, pense que « les phénomènes eux-mêmes ne nous apparaissent pas, ils sont vécus ».
Il existe donc des phénomènes psychologiques et sociaux d’ordre banal, coutumier, curieux, important, insolite, paradoxal, remarquable… À titre d’illustration, avant les années 1980, les pays africains ne connaissaient pas le phénomène des enfants dits de la rue. Aujourd’hui, on l’observe dans beaucoup de pays africains. En RDC, nous avons vu apparaître récemment le phénomène féminin « Ujana », terme qui signifie en swahili « Jeunesse ».
‘ Ujana’, c’est un phénomène vécu et mis en évidence par une « nouvelle » génération de filles dont la fourchette d’âge varie de 16 à 18 ans, qui se promènent à moitié nues en pleine journée, vêtues de façon aguichante et licencieuse, sans sous-vêtements et avec une apparence qui frise la pudeur. Où sont le respect et la dignité de la femme ? Cette femme qui peut être notre sœur, notre mère, notre femme, notre petite
Sœur, notre nièce ou notre fille. Si certains hommes se réjouissent du phénomène « ujana » et estiment ainsi satisfaire leurs pulsions sexuelles, leur libido, qu’ils n’oublient pas qu’ils détruisent une nation et une famille, car la femme est éducatrice de l’humanité.
Tous sont nés d’une femme, une femme nous a portés pendant neuf mois. Pourquoi méconnaître sa dignité et pourquoi ne pas la respecter ?
Certes, certaines femmes et filles sont responsables de leur conduite, par ailleurs la responsabilité incombe surtout à l’État et à la famille qui ont démissionné.
J’ose croire que, si le monde se suffisait sans la femme, Dieu n’allait pas créer la femme avec harmonie et douceur, et lui donner toute sa dignité.
Le Pape Saint Jean-Paul II l’a fréquemment rappelé, en particulier dans sa lettre apostolique Mulieris dignitatem (1988) et dans la Lettre aux femmes (1995).
Il réfléchissait sur le « génie de la femme non seulement pour y reconnaître les traits d’un dessein précis de Dieu qui doit être accueilli et honoré, mais aussi pour lui faire plus de place dans l’ensemble de la vie sociale, et également dans la vie ecclésiale » (Lettre aux femmes, 10).
Hommage mérité au pape François qui reconnaît la valeur de la femme en ces termes : « Une femme est l’harmonie, c’est de la poésie et la beauté. Sans elle, le monde ne serait pas si beau, ce ne serait pas harmonieux(…) Dieu a créé des femmes pour qu’on ait tous une mère ».
Aimée MUSENGA
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